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Migrations

Promouvoir le droit à la mobilité et la participation citoyenne des personnes migrantes

Enda Europe s’engage avec ses partenaires en faveur d’un droit à la mobilité comme partie prenante des droits humains et comme fondement d’une nouvelle approche des migrations et de nouveaux rapports de coopération Nord-Sud et Sud-Sud.

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Analyse du contexte migratoire

Les migrations humaines sont un phénomène social expérimenté par toutes les civilisations. Elles ont profondément évolué au cours des dernières décennies, et la pleine prise en compte de ces évolutions conduit à un changement profond des représentations dominantes actuelles.

Ainsi, le volume des migrations a doublé depuis les années 60 et toutes les régions du monde sont aujourd’hui concernées, que ce soit en tant que pays d’origine ou de destination, souvent de transit. Contrairement à certaines idées reçues, les migrations intra-régionales constituent une part importante des migrations. Le nombre de migrants qui partent d’Afrique ou d’Asie est bien moins important que celui des migrants qui circulent en Afrique, ou en Asie.

Les politiques mises en place par les États d’accueil, en particulier en Europe, prennent très peu acte de cette réalité, encourageant l’image d’une émigration massive et incontrôlée vers l’Europe. Ces États se cantonnent ainsi le plus souvent à une attitude défensive et répressive qui ne fait généralement qu’encourager les stratégies de contournement des personnes migrantes (migrations clandestines) et accroître leur vulnérabilité.

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Les profils socio-économiques des migrants ont aussi changé et sont de plus en plus variés, contrastant avec l’image persistante de migrations des plus démunis.

Au cours des dernières décennies, le nombre d’étudiants inscrits dans un autre pays que le leur a connu un accroissement considérable, de loin plus important que celui des autres types de flux, en particulier en direction des pays de l’OCDE tels que les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Australie. A l’instar des autres migrants, les étudiants circulent désormais entre plusieurs pays, sans nécessairement se réinstaller dans leur pays d’origine. D’après un rapport récent produit par le Ministère de l’Intérieur, ils constituaient en 2013 la majeure partie de l’immigration professionnelle en France (via le changement du statut d’étudiant à celui de travailleur).


tl_files/enda/img/2014/genre_photo_thematique.JPGLa féminisation des migrations, tant internationales qu’intra-régionales, est un autre phénomène majeur ; les femmes représentant aujourd’hui la moitié des migrations familiales, et une part croissante des migrations économiques, avec de plus en plus de femmes partant seules et assurant le rôle de «chef de famille» occupé auparavant traditionnellement par les hommes.

Ces évolutions méritent d’être mieux connues non seulement pour lutter contre les idées reçues sur ce que sont les migrations actuelles, mais aussi pour susciter des réponses renouvelées de la part des politiques publiques, tant dans les pays d’origine que dans les pays d’accueil.

Dans les pays d’origine, les migrations féminines comme les migrations étudiantes résultent en partie d’un accès renforcé des jeunes à l’éducation, sans que les marchés et les sociétés locales soient en mesure de répondre aux nouvelles aspirations et, dans le cas des femmes, aux besoins d’autonomie ainsi suscités. Les phénomènes de violences conjugales deviennent alors dans certains cas un motif de départ forcé, appelant des mesures fortes de la part des gouvernements. 

Analyse des politiques migratoires

tl_files/enda/img/2014/conf_maroc_2010.JPGDans les pays d’accueil les dispositifs actuels prennent mal en compte les besoins spécifiques de ces publics, notamment en matière d’accès aux droits (dont la lutte contre les discriminations, de reconnaissance des diplômes). Les politiques d’intégration européennes actuelles traduisent une vision figée et linéaire, en décalage avec la réalité des parcours des personnes de plus en plus caractérisés par des mobilités répétées, dans un contexte de mondialisation. L’approche actuelle néglige aussi les potentiels importants de ces nouvelles formes de mobilité, en termes non seulement de compétences individuelles multiples, acquises dans différents environnement professionnels et culturels, mais aussi de savoir-faire collectifs détenus par les associations, ce qui va bien au-delà des transferts de fonds des personnes migrantes. 

Les engagements d'Enda Europe

tl_files/enda/img/2014/mali_migrations_photo_thematique.JPGDans ce contexte, Enda Europe s’engage avec ses partenaires en faveur d’un droit à la mobilité comme partie prenante des droits humains et comme fondement d’une nouvelle approche des migrations et de nouveaux rapports de coopération Nord-Sud et Sud-Sud(1). En effet, reconnaître et promouvoir un droit à la mobilité revient d’abord à refuser le partage entre ceux qui en ont les moyens et ceux qui sont assignés à résidence, pour un meilleur partage des richesses, et par la reconnaissance pratique d’un droit à quitter un territoire lorsque la vie et l’épanouissement de ceux qui y restent sont menacés. Cet engagement se décline aussi vis-à-vis des gouvernements des pays d’origine, comme la reconnaissance du droit à rester, c’est-à-dire l’obligation de la part des États à tout entreprendre pour ne pas sanctionner leurs propres populations et leur garantir des perspectives d’avenir dans leur pays de naissance. Il s’agit ensuite d’assurer aux personnes migrantes un traitement digne dans les pays de transit et les pays d’accueil, et une non-discrimination. Afin d’atteindre ce dernier objectif, il est incontournable d’affirmer l’égalité des droits mais il importe aussi de montrer les richesses à tout point de vu

Notre engagement se concrétise tant par la participation régulière à différentes campagnes au niveau national ou international, qu’à travers des actions concrètes tirant pleinement bénéfice de notre ancrage en Europe et du réseau international d’Enda, et valorisant l’ensemble des parcours des personnes migrantes.e des migrations tant pour les pays d’origine que pour les pays d’accueil, au-delà d’une vision instrumentale centrée exclusivement sur les transferts de fonds des personnes migrantes.

(1) La Déclaration Universelle des droits de l’homme de 1948 reconnait explicitement le droit d’émigrer comme le droit pour toute personne de quitter son pays puis d’y revenir.

Nos axes d'intervention

Les principaux axes d’intervention d’Enda Europe dans le domaine des migrations sont les suivants :

  • Campagnes pour des politiques plus respectueuses des droits des personnes migrantes et plus favorables à la mobilité des personnes. A titre d’exemple Enda Europe participe activement depuis 2008 à un réseau français, Des Ponts Pas des Murs pour assurer le respect des personnes migrantes dans le cadre des accords de coopération entre la France et certains Etats d’origine (principalement Etats d’Afrique de l’Ouest et du Maghreb). Au niveau européen, Enda Europe anime la plate-forme France du réseau Eunomad (European Network on Migration and development) comptant plus de 100 membres dans toute l’Europe. Ce réseau a pour vocation de construire un plaidoyer auprès des institutions nationales et européennes fondé sur les expériences concrètes des membres pour promouvoir les apports positifs des migrations et des migrants aux sociétés d’accueil et d’origine.   Enda Europe mène aussi en collaboration avec d’autres antennes d’Enda des actions de mobilisation et de formation des organisations de la société civile afin de renforcer leurs capacités d’interpellation et de dialogue avec les institutions.  

  • tl_files/enda/img/2014/ma_cousine_et_moi_photo_thematique.JPGActions directes en faveur de l’intégration et contre les discriminations des jeunes et des femmes migrants. Ces actions sont autant que possible expérimentées au niveau local en France puis partagées et enrichies dans le cadre de partenariats européens. Elles mettent l’accent sur la participation socio-économique et politique, et sur la lutte contre les préjugés et les pratiques discriminatoires. A titre d’exemple, Enda Europe conduit depuis 2010 l’action « Ma cousine et moi » en partenariat avec une fédération d’associations de femmes migrantes visant à renforcer la solidarité entre femmes aux parcours différents. Une autre action vise à renforcer les capacités des associations d’étudiants et jeunes diplômés immigrés en France en matière d’orientation professionnelle et de lutte contre les discriminations liées à l’origine. 

  • tl_files/enda/img/2014/apecek_photo_thematique.jpgActions de co-développement en partenariat avec les membres du réseau d’Enda  dans différents pays et des associations de migrant(e)s comme acteurs émergents de changements et promotion de ces actions en France dans le cadre de l’éducation au développement, pour déconstruire les préjugés au sujet des migrations et des migrants : Exemple de l’action de lutte contre l’abandon scolaire des jeunes filles à Kédougou (Sénégal), en partenariat avec l’association APECEK et Enda Graf.

  • Projets de recherche-action menés en collaboration étroite avec des centres de recherche (par exemple le projet MAFE avec l’Institut National d’Études Démographiques) sur les évolutions des migrations régionales et internationales et celles des politiques publiques, afin d’alimenter en continu les deux axes précédents, de garantir une innovation continue et de sensibiliser l’opinion publique aux évolutions majeures des migrations actuelles et à leurs implications pour le vivre-ensemble.