Contexte du projet
La Casamance regroupe les 2 régions administratives de Ziguinchor et Kolda, dans le sud-ouest du Sénégal. Sa population est estimée à 1 341 000 habitants, soit 1/10ème de la population sénégalaise, et reflète la diversité ethnique du Sénégal (Diola majoritaires, Peuls, Mandingues...)
Les besoins identifiés à la fois par l’Etat, Enda et d’autres acteurs et partenaires au développement actifs en Casamance portent sur :
L’accès à l’eau potable
Le taux de couverture des besoins en eau potable est de 38% à Ziguinchor et de 26% à Kolda ce qui est nettement en deçà de la moyenne nationale de 54% . La région naturelle de Casamance bénéficie, certes, de conditions climatiques favorables mais manque d’eau douce et potable surtout dans les îles. Par ailleurs, les ressources en eaux souterraines mobilisables sont limitées notamment dans la région de Ziguinchor à cause de l’invasion de la langue salée en provenance de l’océan. Cependant, dans la région de Kolda, le potentiel des ressources en eau est très important.
La santé
Dans les zones d’intervention, la prolifération des maladies liées à la qualité de l’eau qui touchent particulièrement les enfants avec un taux de prévalence de la diarrhée qui atteint 26%. Seuls 31 % des ménages ont accès à une case de santé . De nombreux centres de santé ont du fermer suite au conflit. Les infrastructures qui ne sont pas détruites se sont détériorées après leur abandon et leur équipement a été pillé.
L’appui aux agriculteurs pour mobiliser des ressources en eau douce
Le potentiel des vallées agricoles casamançaises est freiné par une mobilisation insuffisante des ressources en eau douce. Depuis plusieurs années, la remontée de la langue salée a réduit considérablement les surfaces cultivables en particulier dans la région de Ziguinchor, d’où l’intérêt des digues anti-sel.
L’appui à l’émergence d’un leadership pour le développement local
On note un besoin fortement exprimé de formation, au niveau du mouvement associatif villageois casamançais, qui peine à porter et à défendre les intérêts des communautés, ce qui freine l’émergence de pouvoirs locaux représentatifs et phase avec les attentes et les capacités des populations.
Les contraintes principales constatées par enda en Casamance lors des précédents projets mis en œuvre et/ou lors des études préalables à la conception de l’action sont les suivantes :
- Contraintes naturelles ou liés à l’exploitation de la nature
- dégradation de la qualité de l’eau du fait de l’intrusion du sel marin ;
- baisse de niveau des nappes du fait de l’insuffisance des pluies au cours des 30 dernières années
- déforestation qui aggrave l’érosion et la dégradation des sols agricoles.
Contraintes matérielles
- sous-exploitation, non mise en production d’ouvrages existants ou non achèvement d’ouvrages entamés ;
- absence d’une politique systématique d’entretien et de maintenance des ouvrages qui se dégradent prématurément.
Contraintes liées au développement local et à ses acteurs
- problèmes fonciers résultant de l’aménagement de certaines vallées ;
- faible niveau d’implication des populations entraînant des dysfonctionnements dans la gestion des ouvrages ;
- faiblesse institutionnelle des conseils ruraux et du mouvement associatif ;
- faiblesse des ressources des conseils ruraux (taux de recouvrement de la taxe rurale de 0 à 30 % ne permet pas la réalisation d’investissements substantiels).
- Source: Document de stratégie de coopération et programme indicatif pour la période 2002-2007, Sénégal - Communauté Européenne, 107 p.
- Source: Rapport annuel conjoint 2003 coopération entre la république du Sénégal et la Communauté Européenne - version du 7 janvier 2004, 36 p.
Objectifs globaux
- Contribuer à l'autosuffisance alimentaire et encourager les activités génératrices de revenus en particulier pour les femmes par l'amélioration de la disponibilité et la qualité de l'eau d'irrigation en Casamance.
- Améliorer la santé et l'hygiène par une mise à disposition de l'eau potable auprès des communautés rurales les plus enclavées et/ou les plus affectées par le conflit en Casamance.
- Contribuer à protéger les ressources naturelles de la Casamance, en particulier les ressources hydriques, la préservation des sols (érosion, ensablement) et la biodiversité.
- Promouvoir et consolider la culture de la paix en accompagnant une dynamique de dialogue et de solidarité au niveau communautaire, inter-villageois en Casamance et au Sénégal, sur la gestion des ressources naturelles.
Objectif spécifique
Accroître et assurer la maîtrise et l’appropriation de techniques et de modes de gestion rationnelle, durable et concertée des ressources naturelles notamment hydrauliques au profit de 83 villages casamançais.
Activités
Activité 1 : Aménagements hydro-agricoles et lutte anti-érosion dans 4 vallées (digues, reboisement…)
Activité 2 : Approvisionnement de 3 communautés rurales en eau potable (citernes de récupération d’eaux de pluie, mini-forages, puits…)
Activité 3 : Prévention de la pollution de la nappe phréatique et des éco-systèmes (latrines, pirogues non polluantes)
Activité 4 : Accompagnement social des infrastructures et formation aux technologies appropriées (formation des comités de gestion des infrastructures, sensibilisation à la santé, l’hygiène et l’environnement, visites d’échanges inter-villageoises en Casamance et au Sénégal…)
Bénéficiaires/acteurs :
- Villageois bénéficiant d’un accès à l’eau potable : 29 000 (enfants, malades)
- Villageois bénéficiant d’un accès aux latrines : 750 (familles démunies)
- Villageois formés (compétences organisationnelles et techniques) : 841 (femmes et hommes)
- Villageois bénéficiant d’écosystèmes restaurés (agriculteurs/trices) : 32 000
- Villageois sensibilisés (à la santé, à l’hygiène, à l’environnement) : 8 300